Le 12 octobre 2021, le Président de la République a sorti le grand jeu avec un plan d’investissement de 30 milliards d’euros sur cinq ans, le fameux plan France 2030, pour booster l’industrie et les technologies d’avenir en France. Il y prévoyait à l’époque le développement des Small Modular Reactors (SMR). Dans cet article, on va plonger dans le sujet pour comprendre ce qu’est un SMR, comment ça fonctionne, et quels sont ses avantages par rapport à l’EPR français.
Les Small Modular Reactors, ou réacteurs nucléaires modulaires de petite taille pour ceux qui préfèrent le français, sont conçus pour produire de l’électricité et de la chaleur dans des endroits reculés ou pour venir en renfort des réseaux électriques existants. Leur objectif n’est pas de remplacer mais de venir en complémentarité des centrales nucléaires des générations précédentes.
Les SMR, comment ça marche ?
Eh bien, les SMR fonctionnent selon le même principe que les gros réacteurs nucléaires de troisième génération : la fission nucléaire. C’est un processus où les noyaux d’atomes sont divisés en deux morceaux plus petits, ce qui libère une dose importante d’énergie sous forme de chaleur. Dans un SMR, tout se passe dans son cœur de réacteur. Le combustible nucléaire, généralement de l’uranium, se fait bombarder par des neutrons qui provoque une quantité de chaleur importante. Cette chaleur est ensuite utilisée pour faire de la vapeur, qui fait tourner une turbine reliée à un générateur électrique. Et voilà, l’électricité est produite grâce à la fission nucléaire.
Quels seraient les avantages des SMR en France par rapport aux EPR ?
Loin de nous l’idée de nier l’intérêt des EPR qui auront un rôle de plus en plus important à l’avenir. D’ailleurs, au moment où nous écrivons cet article, le conseil d’administration d’EDF a approuvé sans réserve le dossier de demande d’autorisation visant la création des nouveaux réacteurs EPR, qui ont été expressément souhaités par Emmanuel Macron pour être implantés en Normandie.
La taille : un atout pour les SMR
Précisions certaines choses : déjà, contrairement aux mastodontes des centrales nucléaires classiques, les SMR sont modulaires. Comme leur nom l’indique, ils peuvent être construits en plusieurs modules, ce qui leur donne une grande flexibilité et leur permet de s’adapter à différents besoins énergétiques. Leur puissance électrique est inférieure à 300 MW, bien moins que les EPR qui sont censés produire plusieurs milliers de MW. Les SMR peuvent donc être installés de manière plus simple, partout sur le territoire et devenir une source d’énergie complémentaire ou de secours.
Des centrales nucléaires pour plus de sûreté
L’une des critiques les plus souvent formulées contre le nucléaire porte sur la sécurité des installations. Les SMR utilisent des technologies avancées pour surveiller et réguler le réacteur, ce qui réduit considérablement les risques d’accidents. Le réacteur proposé par Otrera par exemple dispose même d’une quatrième barrière de sécurité. En plus, ils sont très autonomes et peuvent se refroidir en cas d’urgence sans avoir besoin d’intervention humaine ou de courant externe. Enfin, beaucoup de spécialistes expliquent qu’ils sont généralement robustes face aux catastrophes naturelles comme les tremblements de terre et les tsunamis.
Une électricité au prix juste
Mes SMR sont carrément plus économiques que les centrales nucléaires classiques. Ils coûtent moins cher à construire et à exploiter, notamment grâce à leur petite taille. En plus, ils peuvent être fabriqués en série dans des usines, ce qui fait baisser les coûts de construction et d’entretien. Et ils permettent de produire de l’énergie à un prix compétitif par rapport à d’autres sources comme le charbon, le gaz naturel, et même les énergies renouvelables. Et « cerise sur le gâteau », ils peuvent servir à produire de l’hydrogène, qui devient de plus en plus prisé comme carburant propre.
Voilà, en résumé, les Small Modular Reactors sont une vraie révolution dans le domaine de l’énergie nucléaire. Leur modularité, leur sécurité, leur économie d’échelle et leur polyvalence en font une technologie prometteuse pour l’avenir. Bien sûr, il faut continuer à débattre et à étudier sérieusement pour évaluer et atténuer les éventuels risques liés à leur utilisation, et s’assurer qu’on les exploite de manière sûre et responsable.